Distillation artisanale

Dans notre région la pratique de la distillation artisanale existe encore. Comme dirait Jamy dans son monde : « C’est pas sorcier »

Tous les ans à l’automne, le distillateur ambulant vient installer son alambic dans notre village durant un mois. Ainsi tous les propriétaires récoltants qui ont des arbres fruitiers tels que poiriers, pruniers ou bien du raisin, apportent leur récolte macérée et repartent avec leur eau de vie.

Ceux-ci sont alors des « bouilleurs de cru ». Terme qui est souvent confondu avec celui de « bouilleur ambulant ». Le premier est amateur, le second est professionnel, se mettant au service du premier pour être rémunéré de sa prestation.

Contrairement à la rumeur, le droit de bouillir ne s’éteint pas avec les générations puisqu’il n’est pas nécessaire d’être exploitant agricole pour avoir ce droit, mais simplement propriétaire d’une récolte, même amateur.

Le droit s’accompagne d’une remise de 50 % sur les droits d’accises – les taxes – pour une quantité maximum de 10 litres d’alcool pur. L’alcool produit dans ces circonstances est réservé à la consommation familiale et ne peut-être vendu. Ce nouveau régime date de 2003.

Avant la phase de distillation il est nécessaire de faire fermenter les fruits sains et mûrs dans des fûts qui se ferment hermétiquement. Durant la fermentation, environ 2 à 3 mois, la production de gaz est évacué par une bonde spécifique, petit vase contenant du liquide et placé sur le couvercle évitant aussi l’entrée de l’air extérieur et de corps étranger.

Les fruits ainsi fermentés sont chauffés et distillés durant 1heure environ dans l’alambic qui extrait uniquement la partie alcoolique contenant les arômes pour produire l’eau de vie.

Ayant des prunes dans le jardin, tous les ans nous sommes ainsi bouilleurs de cru et utilisons cet alcool « maison » – puisque produit par nos fruits – pour fabriquer des boissons que nous proposons à l’apéritif lors de nos repas en table d’hôtes : vin de noix, de cerises, de framboises, d’oranges amères ou encore du ratafia à partir du jus de raisins des vignes du jardin.